Tia Paule - Palavras da Vanda na missa do 30º dia

Pedi à Vanda que me fizesse chegar as palavras que disse na missa do trigésimo dia da sua Mãe, principalmente porque a Trezzu me tinha dito que elas eram particularmente comoventes. Aqui ficam, em forma de mais uma homenagem à Tia Paule.













Chère Maman,

Juste quelques mots pour te dire qu'ici-bas sur terre, tout va bien. Il pleut beaucoup, il fait froid ("degueu" comme disent les enfants….) mais on approche doucement le Printemps.

J'espère que là-haut le Ciel soit clément et que tu te portes bien. Que tu puisses profiter de la vue sur la Méditerranée, en buvant ton carioca et en fumant ta cigarette, avec plaisir. Le Ciel, après tout, pourrait avoir des allures de Beau Rivage...

Nous sommes tous réunis aujourd'hui pour prier pour toi, pour nous souvenir de toi, un mois, jour pour jour, après ton départ.

Comme disait Paul Eluard: "Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous". Ce n'est pas par hasard que tu as décidé de nous quitter le soir du 24 Décembre 2009. Pour une française, qui a adopté et a été adopté par le Portugal, pendant 60 ans, nous pouvons dire que tu "as bien visé"... La nuit la plus importante pour les portugais – la fameuse Consoada.

Après le bacalhau com grão spécialement préparé pour Papa, tu t'attaquais a une autre tâche. Le fameux déjeuner de Noël du 25 Décembre. Tu dressais la table avec soin, couverte d'une belle nappe aux couleurs vives, la plus belle porcelaine; tu terminais de décorer le sapin de Noël, avec la crèche provençale à ses pieds; tu finissais d'emballer les derniers cadeaux; tu faisais la vinaigrette pour la salade verte, tandis qu'une énorme dinde rôtissait dans le four, régulièrement arrosée d'une sauce appétissante, dont tu gardais jalousement la recette, et qui enveloppait toute la maisonnée de délicieuses arômes.

Tu ne te couchais pas de la nuit, pour que tout soit parfait le jour de Noël. Toute la famille était là et surtout les petits enfants sautillaient d impatience. Papa et toi ouvraient alors les portes du salon et, embrassant un par un les 11 petits enfants qui faisaient la file, du plus petit au plus grand, vous leur ouvriez le passage, et tous se précipitaient sur leurs cadeaux respectifs. C'était vraiment, pour toi Maman, un moment de pur bonheur.

Non, ce n'est pas un hasard que tu sois partie le 24 Décembre...

Et un mois après, tu nous as donné rendez-vous ici dans la Maison de Dieu, pour cette messe en ta mémoire, célébré avec dévotion par le Père Arruda.

Pour tes enfants, tes petits enfants, tes frères Jean et Gérard, ta cousine Renée, ta famille, ta fidèle Jésus, tous tes amis, tu seras davantage présente dans le coeur de chacun d'entre eux, en cette date très spéciale qui se répétera pour les générations futures. Et nous savons que tu penses spécialement à Vera qui fête aujourd'hui son 55ème anniversaire.

Avec ton caractère disons "trempé" (et le choix est prudent...), ton intelligence, ton sens de l'humour, ton allure et ta distinction tu n'es pas prête de te faire oublier. (À propos, les commerçants du quartier sont bien tristes eux aussi de ton départ. Ils te font le bonjour...)

Et pour terminer, je rappelle une phrase que tu disais souvent et qui te ressemble bien (à propos de ton nez aristocratique):

"C'est dans les plus beaux villages qu il y a les plus grands clochers".

On t'aime, repose en paix!